Évaluer son risque de dépendance aux somnifères

Évaluer son risque de dépendance aux somnifères

Vous avez fait le point sur votre risque d’apnées du sommeil ? Bien vu ! Nous allons maintenant aborder une problématique fréquente en cas de troubles du sommeil : la dépendance aux somnifères…

En cas de fatigue chronique, les somnifères sont parfois une solution tentante. Ils ne résolvent pourtant pas le problème, au contraire !

Somnifères : gare à l’effet inverse !

Des insomnies fréquentes peuvent inciter à la consommation de somnifères. Les plus fréquents appartiennent à la famille des benzodiazépines. Ces médicaments sont des sédatifs censés procurer un meilleur sommeil.

Toutefois, leurs effets secondaires doivent inciter à la prudence.

  • Leur effet s’épuise avec le temps, ce qui peut vous amener à augmenter progressivement les doses pour obtenir le même effet. C’est l’accoutumance !
  • Ils ont un effet résiduel le lendemain de leur prise et augmentent le risque de somnolence, de baisse de concentration et de perte de mémoire.
  • Ils modifient la structure du sommeil, amenuisant les phases de sommeil profond.
  • Ils augmentent les risques de chute si vous devez vous lever durant la nuit (pour uriner par exemple)
  • L’utilisation de benzodiazépines est associée à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer après 65 ans.

À long terme, les somnifères peuvent donc finir par aggraver le problème d’insomnie au lieu de le résoudre.

Un contrôle médical indispensable

Pour éviter l’accoutumance et les effets pervers d’une prise prolongée, il est indispensable de suivre scrupuleusement les prescriptions d’un médecin. Les somnifères peuvent être d’un bon secours mais uniquement de manière ponctuelle et toujours sous contrôle d’un médecin.

Reconnaître une dépendance

Une dépendance psychologique et physique aux benzodiazépines peut se développer à la suite d’une utilisation régulière et répétée allant de quelques semaines à quelques mois.

Certains signaux doivent absolument vous alerter :

  • le besoin de prendre des benzodiazépines afin de poursuivre des activités quotidiennes normales,
  • le besoin d’absorber des benzodiazépines bien que le motif à l’origine de la prescription ait disparu,
  • le besoin d’une dose supplémentaire, avant un événement troublant anticipé ou une nuit passée dans un lit étranger,
  • l’apparition des symptômes d’anxiété, de panique, d’agoraphobie, d’insomnie malgré l’absorption continuelle de benzodiazépines,
  • l’augmentation de la dose depuis la première ordonnance médicale.

Syndrome de sevrage

En cas de dépendance, il est indispensable d’arrêter la prise de somnifères. Toutefois, un sevrage brutal peut être accompagné de maux de tête, de tremblements, de faiblesses musculaires, de cauchemars, d’un rebond de l’insomnie, d’une irritabilité voire de nausées, de diarrhées, ou d’anorexie… Si vous êtes sujet au syndrome de sevrage, votre médecin vous aidera à briser la dépendance en diminuant progressivement les doses de somnifères et/ou en vous proposant d’autres solutions thérapeutiques : prise en charge par hypnose, sophrologie etc.

Si vous prenez régulièrement des somnifères, faites le point sur votre consommation et parlez-en à votre médecin si elle vous paraît problématique. Les somnifères ne sont pas une bonne solution à long terme… Il est fondamental de chercher la cause d’un trouble du sommeil avant de s’attaquer à ses symptômes. Dans la prochaine fiche, nous aborderons d’ailleurs comment l’insomnie peut en fait être le symptôme d’un mal être.

À RETENIR

  • Les somnifères ne doivent pas être consommés à la moindre insomnie, ni être considérés comme des médicaments inoffensifs.
  • Les somnifères les plus communs, à base de benzodiazépine, comportent des risques de dépendance et peuvent empêcher la récupération d’un sommeil naturel et réparateur.
  • En cas de dépendance, il est indispensable de consulter son médecin afin d’arrêter en douceur et d’éviter le syndrome de sevrage.
Rédigé avec la collaboration du Dr Pierre Troisfontaines, cardiologue.

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