Assurer le suivi à la maison

Assurer le suivi à la maison

Nous l’avons vu dans l’étape précédente : un des critères essentiels de la dénutrition est la perte de poids. Si vous aviez tendance à éviter la balance dans votre jeunesse par peur des kilos en trop, il est temps de ressortir le pèse-personne du placard. En effet, à partir de 70 ans, il devient essentiel de vérifier au contraire qu’on ne perd pas de poids !

Il existe des manières simples de traquer la dénutrition. Le premier outil est le pèse-personne qui, contrairement à une idée reçue, ne sert pas seulement à surveiller sa ligne mais aussi à s’assurer qu’on ne souffre pas d’une perte de poids anormale !

Veiller à de bons apports nutritionnels

En premier lieu, il est important d’évaluer ses apports nutritionnels sur une journée. Si vous êtes à risque de dénutrition, faites l’exercice de noter ce que vous mangez pendant une période de 24 heures : cela permettra d’évaluer si vos apports nutritionnels sont suffisants. Parfois, quand le rythme quotidien est irrégulier (troubles du sommeil, troubles cognitifs…), les repas ont en effet tendance à passer à la trappe… Or, une personne qui ne mange pas au moins trois repas par jour a de fortes chances d’être dénutrie.

Surveiller son poids

Choisissez un pèse-personne avec un affichage suffisamment grand afin de pouvoir lire aisément les résultats. Pesez-vous au moins une fois par mois et une fois par semaine en cas de problème de dénutrition déjà présent. Notez votre poids sur un calendrier ou dans un carnet. Rappelez-vous qu’une perte de poids n’est pas souhaitable, même si vous trouvez que vous avez un peu de ventre : à partir d’un certain âge, les kilos perdus sont toujours des muscles perdus…

Détecter les facteurs de risque psychosociaux

Éviter la dénutrition, c’est aussi pouvoir repérer les facteurs de risque :

  • La personne dispose-t-elle de faibles revenus ?
    De nombreuses personnes âgées négligent les repas parce qu’elles doivent se restreindre financièrement. Les repas sont alors toujours composés des mêmes aliments bon marché et peu goûteux, entraînant progressivement une perte de plaisir et un désintérêt pour la nourriture. Leur faible valeur nutritive aggrave en outre la dénutrition.
  • A-t-elle des difficultés à faire des provisions ?
    Certaines personnes éprouvent des difficultés à se déplacer pour faire leurs courses (éloignement des commerces, problèmes de marche, problèmes cognitifs…).
  • La personne a-t-elle des problèmes bucco-dentaires ou des troubles de la déglutition ? Manger peut alors devenir une activité difficile ou douloureuse.
  • Doit-elle suivre des régimes restrictifs dans le cadre d’un problème de santé ?
  • Est-elle seule ou dépressive ?

La surveillance des apports nutritionnels, du poids et des facteurs de risque constitue le socle de la prévention de la dénutrition. Voyons à présent comment vous pouvez agir sur ces facteurs de risque !

À RETENIR

  • Pour prévenir la dénutrition, il est important de se peser au moins une fois par mois.
  • À partir de 70 ans, perdre des kilos n’est pas souhaitable, même en cas de surpoids : ce sont en effet les muscles qui fondent en premier.
  • Certains problèmes économiques, psychologiques ou de santé peuvent être à l’origine d’un apport alimentaire insuffisant : n’hésitez pas à demander de l’aide.
Rédigé avec la collaboration du Dr Pierre Troisfontaines, cardiologue.

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