Repérer les signes de la dénutrition

Repérer les signes de la dénutrition

Maintenant que vous avez appris à identifier les causes et les conséquences de la dénutrition, voyons ensemble comment il est possible de repérer l’apparition de ce problème très répandu chez les personnes âgées.

Sauter des repas, ne pas finir son assiette, éviter systématiquement certains aliments : quand ces comportements se répètent, ils doivent alerter sur le risque de dénutrition.

Les signes à repérer

Les personnes qui vivent seules peuvent avoir tendance à sauter des repas ou à manger « sur le pouce », ce qui ne suffit pas à couvrir leurs besoins alimentaires. Ce type de comportement est fréquemment observé après le décès du conjoint : s’il s’éternise, il faut chercher de l’aide. De même, une personne qui n’arrive pas à manger plus de la moitié de son assiette souffre de toute évidence d’une perte d’appétit. La difficulté à avaler ou à mâcher certains aliments est également un signal d’alerte : elle risque d’entraîner la suppression systématique de certains aliments nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme, comme la viande par exemple. Que les facteurs soient physiques ou psychologiques, il est important de comprendre les causes d’un tel changement de comportement.

Les critères de dénutrition

> L’IMC
L’IMC (indice de masse corporelle) est le rapport entre le poids (en kg) et la taille (en m) au carré. Un homme d’1,70 m et de 60 kg aura par exemple un IMC de 60/1,702 = 20,8.

  • Pour une personne de moins de 70 ans, on considère qu’il y a dénutrition
  • à partir d’un IMC égal ou inférieur à 18,5.
  • Pour une personne âgée de 70 ans et plus, on peut considèrer qu’il y a dénutrition dès que l’IMC est égal ou inférieur à 21 ! Et une dénutrition sévère quand l’IMC est inférieur à 18. Il ne faut donc pas se réjouir d’avoir soudain retrouvé le poids de ses 20 ans : avec l’âge, les critères de poids et de forme ne sont plus les mêmes.

> La perte de poids
Il y a dénutrition lorsqu’une personne perd 5 % ou plus de son poids habituel en trois mois ou 10 % en six mois. Si vous pesiez 70 kg et que six mois après, vous n’en pesez plus que 63, vous êtes en état de dénutrition. Notons donc que le risque de dénutrition existe y compris pour les personnes en surpoids ou obèses : plus on avance en âge, plus on a en effet tendance à perdre du muscle plutôt que de la graisse. Les conséquences seront donc délétères pour tous car la perte de poids fera fondre les muscles essentiels au bon fonctionnement de l’organisme.

> Le MNA
L’échelle MNA ou Mini Nutritional Assessment permet au médecin d’évaluer l’état de nutrition à partir d’un questionnaire basé sur

  • une évaluation globale : motricité, médication… ;
  • des indices diététiques : composition des repas, fréquence… ;
  • des indices anthropométriques : circonférence du mollet (qui doit être supérieure à 31 cm), circonférence du bras (qui doit être supérieure à 22 cm), IMC… ;
  • de l’évaluation subjective : le patient se sent-il bien nourri ? En bonne santé ?

Faites le point pour vérifier si vous ou vos proches êtes à risque de dénutrition. Nous verrons ensuite comment il est possible de surveiller concrètement ce paramètre à la maison !

À RETENIR

  • Il est essentiel de repérer tôt le risque de dénutrition : perte d’appétit, repas sauté, difficulté à mâcher ou à avaler, etc.
  • Les critères de poids varient avec l’âge. Chez une personne de 70 ans et plus, l’IMC ne doit pas descendre en dessous de 21.
  • On considère qu’il y a dénutrition lorsqu’une personne perd 5 % ou plus de son poids habituel en trois mois ou 10 % en six mois
Rédigé avec la collaboration du Dr Pierre Troisfontaines, cardiologue.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *